mardi 28 mars 2017

Dossier 64 - Jussi Adler Olsen

Chronique #27


Titre : Dossier 64
Saga : Les enquêtes du Département V
Tome : Tome 4
Auteur : Jussi Adler Olsen
Éditions : Le livre de Poche
Genre : Thriller
ISBN : 978-2-253-09515-6
Pages : 665

Résumé :
« Copenhague, 2010. Une brutale agression dans le quartier de Vesterbro incite Rose, la bouillonnante assistante de l’inspecteur Mørck, à rouvrir un cold case sur la disparition inexpliquée d’une prostituée. Cédant à ces pressions, le Département V exhume une macabre affaire datant des années 1950 : sur la petite île de Sprogø, des femmes sont internées et stérilisées de force sous la direction du docteur Curt Wad... »

Ce roman a fini dans ma PAL après une opération promotionnelle de la FNAC pendant les soldes. Oui, j’achète souvent pendant ce genre de promotions, "avec 2 livres achetés, un offert parmi une sélection". Comme vous l’avez vu, ce n’est pas un tome de départ, qui fait de plus partie d’une saga de six tomes ; mais c’est le genre de roman que l’on peut lire sans avoir lu le tome 1, un peu comme une série policière. Comme par exemple Esprits Criminels, avec une nouvelle enquête dans chaque épisode. Après, le plus étrange, c’est pour suivre l’histoire des personnages du Département V en lui-même. Pour ma défense, quand je l’ai pris, je ne savais pas que ce tome faisait partie d’une saga, je pensais que c’était un one-shot.

Nous apprenons donc au début de notre lecture qu’il y a, comme dans chaque saga, des personnages récurrents, ceux du Département V : Carl Mørck, l’inspecteur ; Rose, l’assistante qui est toujours fourrée dans la paperasse à la place de Carl et qui a plusieurs personnalités ; puis Assad, un assistant qui a eu son poste on ne sait comment et qui n’a pas encore de plaque, possédant des relations étranges et qui semblerait ne pas avoir de foyer car il dort souvent au bureau.
Nous apprenons aussi que Carl vit en colocation, avec Hardy, son ancien coéquipier, qui a fini paralysé après une enquête qui a mal tournée et qui fait culpabiliser Carl depuis lors. Il vit aussi avec Morten, un garçon qui n’arrive pas à faire son coming-out (enfin… Au début du roman…). Enfin, se joint à cette petite troupe d’hommes Jesper, le fils de la femme de Carl, qui n’est pas son propre fils apparemment…

De ce fait, ça vaut le coup de lire les précédents tomes pour savoir ce qui est vraiment arrivé à Hardy et à Carl.

Donc, le Département V part sur une nouvelle enquête. C’est Rose qui trouve un dossier sur son bureau, celui de la disparition de Rita Nielsen — une prostituée en 1987, donc une affaire qui remonte à au moins 20 ans. En effet, vous l'aurez deviné, le Département V situé au sous-sol de l’Hôtel de Police est chargé de s'occuper des affaires non résolues, récentes ou anciennes ; c’est eux qui s’y collent. Autant dire qu’on leur refile le sale boulot.
Cette enquête va mener l’équipe vers un dossier bien plus important, qui regroupe la disparation de plusieurs personnes dans la même année, mais dont personne n’avait jamais recoupé les affaires.

Tout cela les mène vers une certaine Nete Hermansen, une jeune femme ayant eue une jeunesse tourmentée. Mise en cloque plusieurs fois à une époque ou cela était mal vu si on n'était pas mariés, puis traitée d’idiote car elle ne savait ni lire ni écrire, alors que son père ne s’était jamais vraiment occupée d’elle ; traitée comme un rebut de la société, elle rencontre alors Curt Wad, qui va à tout jamais changer sa vie en un véritable cauchemar. Internée sur l’île de Sprogø, elle vit un enfer, et pour en sortir… Le seul moyen… Accepter qu’on la stérilise.

C’est le docteur Curt Wad qui est à l’origine de tout ça. Aimable et propre sur lui en apparence, cache en lui un véritable raciste faisant grandement penser à un nazi et à un eugéniste… Un vrai docteur Mengele… Qui décide qui a le droit d’avoir des enfants et qui ne le peut pas. Parce que, vous comprenez, ces «bougnoules » qui font des enfants aussi vite que des lapins et ne cherchent pas de travail pour autant pour se servir de l’aide sociale défigurent le Danemark… Ce qui donna ainsi naissance au parti politique Rene Linier (la ligne pure), qui essaie de monter au gouvernement du Danemark pour mieux contrôler tout cela et lui redonner sa splendeur… Mais il n’y a pas que cela… Pour contribuer à cette mission, il y a derrière Rene Linier, « La lutte secrète », qui elle, s’efforce depuis toujours d’empêcher les rebuts de la société de faire des enfants en faisant des curetages aux femmes sans leur accord pendant un rendez-vous gynécologique.

Les chapitres prennent la forme d’un schéma que je trouve très pratique, avec un chapitre à l’époque de l’équipe du Département V, en 2010, et un chapitre à l’époque des disparitions, en 1987.

Ce que j’aime beaucoup aussi, avec cet auteur que je ne connaissais pas, c’est qu’il a une attention toute particulière à la psychologie des personnages, comme si, pour chacun, et pas que ceux du Département V, il avait pris le temps d’écrire toute leur biographie quelque part dans un petit carnet pour les retranscrire dans le roman.

Ce qui est aussi génial, c’est que vers la fin du roman, on se dit qu’on connaît la fin, qu’on s’imagine ce qu’il va se passer mais en fait… Non…
Retournement de situation total !
Avec une situation que je n’ai jamais vue dans un polar jusqu’à aujourd’hui.
En gros, on se retrouve avec « 2 méchants » dans la même pièce, qui ne collaborent pas pour autant, avec le gentil à leur merci. Mais chut, je ne vous en dirai pas plus.

L’auteur a fait un vrai travail de recherche, car l’asile de Sprogø et les avortements et stérilisations forcées ont vraiment existés, mais aussi un certaine plante citée plusieurs fois dans le roman.

Passage favori p.73 :
« Qui était Assad ? Même son ancien coéquipier Anker, qui, sans exagérer, était capable de terrifier les gens au point de leur faire virer les cheveux au blanc en direct live, était de la petite bière à côté de son nouvel assistant. »

Pour ce roman plein de rebondissements passionnants, je donne un 15/20. À lire, et surtout, les autres tomes aussi !


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